Sacramentaire à l'usage de Lorsch
Xe siècle
222 feuillets sur parchemin (23,7 cm x 18 cm), 1 miniature à pleine page
Allemagne de l’ouest (Trèves), Xe siècle
Manuscrit 40. Provenance : Abbaye de Lorsch (diocèse de Worms), achat à la librairie Boone, Londres, 1862
Soucieux de dresser un tableau complet de l’enluminure depuis les origines, le duc d’Aumale acquiert un sacramentaire, livre liturgique contenant les prières et les textes réservés aux célébrants, caractéristique des productions carolingienne et ottonienne. Plusieurs pages sont écrites en onciales et minuscules d’or sur parchemin pourpré. L’harmonie et l’élégance des formes et des couleurs caractérisent l’art du Maître du Registrum Gregorii, enlumineur de l’époque ottonienne, actif vers 980-996 à Trèves.
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Portrait d’Otton II
Vers 983
Feuillet d’un recueil de lettres du pape Grégoire le Grand dit Registrum Gregorii, Trèves, Xe siècle
Enluminure contrecollée sur carton, (27 cm x 19,8 cm)
Provenance : collection J.C. Robinson, 1862
Le plus ancien fragment de manuscrit conservé à Chantilly est un feuillet détaché du Registrum Gregorii, illuminé par un artiste de l’École de Trèves au Xe siècle. On y voit l’Empereur Otton II (973-983) sur son trône, entouré de quatre allégories féminines représentant les provinces Germania, Francia, Italia et Alamannia. Inspiré de l’art classique antique et de modèles byzantins, le portrait a probablement été réalisé du vivant de l’empereur ou peu de temps après sa mort, sur commande d’Egbert de Trèves, archevêque et important mécène de la Renaissance ottonienne.
Le portrait, longtemps accroché dans la Rotonde du musée Condé, est désormais protégé de la lumière.
Psautier d’Ingeburge de Danemark, reine de France
Vers 1218
Psautier à l’usage de Paris, France du nord (Noyon ou Soissons)
197 feuillets sur parchemin (30 cm x 20 cm), 51 miniatures
Manuscrit 9. Acquis par le duc d’Aumale auprès du comte de Lignac en 1892
Le calendrier de ce psautier comporte des mentions nécrologiques des proches de la reine Ingeburge de Danemark (1175-1236), reine de France, seconde épouse de Philippe Auguste. Il fait mention de la victoire du roi à la bataille de Bouvines, le 27 juillet 1214, laquelle assura l’avenir de dynastie capétienne et l’unité du royaume. À la mort d’Ingeburge en 1236, le manuscrit reste dans les collections royales. Une note du XIVe siècle indique : « Ce psaultier fu saint Loys ». Les miniatures aux couleurs vives sur des fonds d’or bruni sont d’une grande élégance.
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Les Très Riches Heures du duc de Berry
1411-1489
Manuscrit du XVe siècle sur vélin
206 feuillets à deux colonnes (30 cm x 21 cm) 66 grandes enluminures et 65 petites enluminures
Manuscrit 65. Reliure en maroquin rouge aux armes des familles Spinola et Serra, XVIIIe siècle
Le manuscrit le plus précieux de Chantilly est un livre de prières commandé vers 1411 par le duc Jean Ier de Berry aux frères Paul, Jean et Herman de Limbourg qui meurent en 1416. Tout au long du XVe siècle, d’autres enlumineurs se succèdent pour compléter le manuscrit, tel Barthélémy d’Eyck pour la famille royale vers 1440, ou Jean Colombe vers 1485 pour Charles Ier de Savoie qui hérite du manuscrit. Dans ce joyau de l’art gothique international se croisent les influences flamandes, françaises, italiennes, orientales et antiques. À partir de son acquisition par le duc d’Aumale en 1856, le livre acquiert une célébrité désormais mondiale qui lui confère une valeur d’icône du Moyen Âge.
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Une exposition événement consacrée aux Très Riches Heures du duc de Berry aura lieu du 7 juin au 5 Octobre 2025.
Les Heures d’Étienne Chevalier par Jean Fouquet
1450
Manuscrit du XVe siècle sur vélin
40 feuillets enluminés (21 cm x 15 cm)
Manuscrit 71. Acquis auprès de la famille Brentano en 1891
Les Heures d’Étienne Chevalier, peintes par Jean Fouquet dans les années 1450, renouvellent en profondeur l’art d’enluminer les livres d’Heures et marquent un sommet dans l’art du peintre. Le commanditaire s’est fait représenter agenouillé devant la Vierge. Son monogramme « EE » est repris dans la quasi-totalité des miniatures. Longtemps conservé dans la famille du trésorier de Charles VII, le manuscrit fut démembré au XVIIIe siècle puis dispersé.
Quarante feuillets furent acquis par le duc d’Aumale en 1891. Celui-ci fit aménager spécialement le Santuario, dans son château de Chantilly, pour les présenter encadrés tels de véritables tableaux.
Kalîla wa Dimna, traduit par Anton von Pforr
Vers 1480
Das Buch der Beispiele der alten Weisen, Urach (Souabe), XVe siècle (après 1476)
Manuscrit enrichi d’un cycle de 132 miniatures sur vélin
Manuscrit 680. Provenance : Eberhard V le Barbu, comte de Wurtemberg, Londres, 1860
Cette compilation, appelée aussi Fables de Bidpaï, est composée en Inde avant 570 et répandue en Occident depuis le XIIIe siècle à travers une version latine. Elle est destinée à l’éducation morale des princes. À la fin du XVe siècle, un peintre d’origine peut-être flamande en renouvelle l’illustration à la demande du comte de Wurtemberg, bibliophile et commanditaire de la traduction en allemand.
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L’éducation des princes
1526
Érasme, Épithome ou Sommaire de l’Institution d’ung prince chrestien jusques en l’eage d’adolescence
Manuscrit sur vélin, enluminé probablement à Tours, 1526
Manuscrit 316. Provenance : vente J.J. de Bure, 1853
Le Cabinet des livres abrite de nombreux manuscrits princiers de la Renaissance. Ce petit livre d’instruction en français dédié à Louise de Savoie est destiné au précepteur des enfants de France alors que ceux-ci sont envoyés en otages auprès de Charles Quint en Espagne après la défaite de leur père François Ier à Pavie.
Il contient quatre charmantes images inspirées des fables d’Ésope et des Adages d’Érasme (1469-1536), accompagnées d’instructions pour leur interprétation pédagogique.
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