Table du cep de vigne
Anonyme
Vers 1540
Galerie des Batailles
Artiste : Anonyme
Noyer, cep de vigne, amarante et ivoire.
Le plateau de cette table est formé d’un seul morceau de cep de vigne et accompagné des armoiries d’Henri II et de la devise d’Anne de Montmorency. La feuille qui recouvre le plateau a probablement été obtenue par le déroulage d’un cep dont la partie rectiligne devait avoir une longueur exceptionnelle. Objet de curiosité, elle faisait partie des collections des princes de Condé depuis le XVIIe siècle. Saisie à la Révolution, elle fut ensuite restituée au dernier prince de Condé.
Coffre
Japon
vers 1675
Tribune
Artiste : Japon
Ce grand coffre en laque du Japon était exposé en 1740 au château de Chantilly dans les Grands Appartements, dans la Galerie des batailles. Il témoigne du goût du duc de Bourbon pour les réalisations asiatiques. Les panneaux de laque noire représentent en léger relief des poules, des coqs et des poussins picorant, rehaussés d’or et de rouge. Les côtés du coffre sont munis de grosses poignées de bronze doré destinées à permettre le déplacement. A la mort du duc de Bourbon en 1740, il contenait des textiles précieux en rapport avec la manufacture de toiles peintes de Chantilly.
Bureau plat
André-Charles Boulle
Vers 1715
Salon de Musique
Artiste : André-Charles Boulle
Bâti en chêne et noyer. Placage écaille, ébène, laiton. Décor en bronze doré qui représente des figures de femmes.
Ce bureau plat fut commandé vers 1715 à l’ébéniste André-Charles Boulle par Louis-Henri de Bourbon, prince de Condé, qui l’installa en 1720 dans son château de Chantilly. Confisqué en 1793 et envoyé à Versailles en 1834 pour l’aménagement du musée de l’Histoire de France de Louis-Philippe, le bureau a été déposé par le château de Versailles en 2012 en échange d’une grande table de bibliothèque de Louis XVI alors conservée à l’Institut de France. Ce dépôt croisé a permis de replacer ces meubles d’exception à leur emplacement d’origine.
Le bureau et son cartonnier et pendule
Joseph Baumhauer
Vers 1757
Galerie des Batailles
Artiste : Joseph Baumhauer
Bâti en chêne, ébène et laiton. Placage en ébène, bronze doré et cuir.
Le bureau et son cartonnier et pendule attribués à l’ébéniste Joseph Baumhauer, avec bronzes de Caffieri, a été exécuté vers 1757 pour le collectionneur Ange-Laurent La Live de Jully, introducteur des ambassadeurs à la Cour. Ce meuble dit « à la grecque », dessiné sur les cartons de Louis-Joseph Le Lorrain, s’inspire de l’Antiquité, alors à la mode grâce à la découverte de Pompéi et d’Herculanum. Ce meuble reste dans l’histoire des arts décoratifs l’un des prototypes les plus révélateurs des débuts du néoclassicisme. Découvrez l’épisode « en tête à tête avec un chef-d’œuvre » qui lui est dédié.
Bureau et son cartonnier ayant appartenu au duc de Choiseul
Attribué à Simon Oeben
Vers 1770
Galerie des Batailles
Artiste : Attribué à Simon Oeben
En se portant acquéreur de ce bureau cartonnier et de celui de Lalive de Jully, le duc d’Aumale poursuivait son projet d’ameublement du grand appartement avec des meubles d’Ancien Régime. La provenance prestigieuse de celui-ci lui était connue et l’incita vraisemblablement à l’acheter. Au début du XIXe siècle, le bureau fut quelque peu modifié par l’ajout d’un caisson destiné à recevoir le cartonnier et d’un gradin pour la pendule, elle aussi remplacée. Il reste néanmoins un bel exemple de la production de style transition.
Commode de Fontanieu
Jean-Henri Riesener
1772-1773
Chambre de Monsieur le Prince
Artiste : Jean-Henri Riesener
Réalisée en 1772-1773 par Jean-Henri Riesener, l’un des plus grands ébénistes du règne de Louis XVI, fut conçue pour Pierre-Élisabeth de Fontanieu, intendant et contrôleur général du Garde-Meuble de la Couronne situé dans l’actuel Hôtel de la Marine à Paris. Cette commode servit ensuite à l’ameublement du consul Cambacérès dans son hôtel parisien, puis devint la propriété du roi Louis-Philippe par héritage. Le duc d’Aumale la racheta en 1857. Voisine de celle créée par le même ébéniste pour la chambre du roi à Versailles, elle offre quelques éléments caractéristiques comme le décrochement central trapézoïdal, et surtout sa marqueterie d’une exceptionnelle qualité d’exécution.
Le meuble minéralogique de Haupt
Georg Haupt
1774
Antichambre
Artiste : Georg Haupt
Chêne, bois de rose, sycomore, bouleau, amarante, houx, ébène, brésillet.
Le meuble minéralogique de Georg Haupt de 1774, est composé de différents bois et surmonté de minéraux. C’est l’un des rares meubles des princes de Condé qui soit revenu à Chantilly après la période révolutionnaire. Ce meuble, qui contenait une riche collection minéralogique, fut offert à Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé, par le roi Gustave III, suite à son passage à Chantilly le 25 mars 1771.
Commode de Louis XVI
Jean-Henri Riesener
1775
Chambre de Monsieur le Prince
Artiste : Jean-Henri Riesener
Réalisée en 1775 par le plus grand ébéniste du XVIIIe siècle français, Jean-Henri Riesener, pour la chambre de Louis XVI à Versailles. Elle marqua un véritable tournant dans la carrière de Riesener. Son programme iconographique était alors à la gloire du bon gouvernement souhaité au nouveau roi de France. Fruit des recherchées entamées pour la commode de Fontanieu, elle présente une grande complexité et richesse technique : elle est confectionnée sur un bâti de chêne supportant une marqueterie polychrome d’amarante satiné, d’épine vinette, de sycomore, de poirier, d’alisier, de houx, d’érable, de charme et de buis agrémentés de précieux et puissants bronzes ciselés et dorés.
Chaise provenant de la chaumière de Rambouillet
François II Foliot
Vers 1780
Grande Singerie
Artiste : François II Foliot
Cette chaise fait partie d’un ensemble commandé au menuisier François II Foliot par le duc de Penthièvre, ancêtre du duc d’Aumale, dans les années 1780-1781, pour l’ameublement du salon circulaire de la chaumière aux coquillages qu’il avait fait édifier dans le parc de son château de Rambouillet. Le décor de la chaise est en adéquation avec celui de la chaumière : des tiges de roseaux, mêlées de coraux et de feuilles d’eau forment ses pieds, tandis qu’une valve de coquillage en constitue l’assise. On ignore encore comment et à quelle date le duc d’Aumale en fit l’acquisition. Le dossier de la chaise est en forme d’ancre marine nous rappelle que le duc de Penthièvre fut grand amiral de France.
Quatre fauteuils époque Louis XVI
Georges Jacob
1787
Salon de Musique
Artiste : Georges Jacob
Bois de hêtre sculpté et doré. Fauteuils époque Louis XVI, couverts en moire de soie.
Le décorateur Eugène Lami fit acheter par le duc d’Aumale ces quatre fauteuils d’origine prestigieuse en 1845 chez le marchand de curiosités Etienne-Anne Escudier. Les quatre fauteuils ont en effet été commandés en 1787 à Georges Jacob par le roi Louis XVI pour son Salon des Jeux du château de Saint-Cloud.
Écran provenant de la chambre à coucher du comte de Provence à Versailles
Jean-Baptiste Boulard
1788
Cabinet d’angle
Artiste : Jean-Baptiste Boulard
Cet écran fut livré à Versailles en 1786 par le menuisier Jean-Baptiste Boulard, pour la chambre à coucher du comte de Provence, frère de Louis XVI. Le tapissier Capin était chargé de le garnir d’un gros de Tours broché à dessin de fleurs, palmiers et nids d’oiseaux sur fond blanc.
Le châssis amovible permettait aisément de changer l’étoffe entre l’hiver et l’été. Rentré au garde-meuble au départ de la cour en 1789, il fut tour à tour possédé par Jean-Jacques Régis Cambacérès, second consul, la duchesse douairière d’Orléans, puis Louis-Philippe qui le fit envoyer au château d’Eu en 1824 ; le duc d’Aumale l’acheta à la vente des biens de son père. En 1841, l’écran est mentionné dans l’appartement de la duchesse de Nemours : il a alors été garni de tapisserie de Beauvais à fond rose sur laquelle se déploie un magnifique bouquet de fleurs au naturel.
Table à ouvrage et à dévotions
Gabriele Capello
1844
Chambre de la duchesse d'Aumale
Artiste : Gabriele Capello
Capello fut l’un des plus grands ébénistes italiens du XIXe siècle, à une époque où l’artisanat vit ses techniques et ses traditions bouleversées par les débuts de l’industrialisation. Comme l’explicite l’étiquette présente à l’intérieur du tiroir, ce meuble fut exécuté en 1844 sur une commande de Marie-Christine de Bourbon-Siciles, qui l’offrit à sa nièce, la duchesse d’Aumale, à l’occasion de son mariage. Son somptueux décor est marqueté d’ivoire et de palissandre. La micro-mosaïque qui orne le plateau représente le port de Naples et le Vésuve en éruption est l’œuvre de G. Barberi. Ingénieux, le meuble à transformation permet de libérer un second plateau, où sont représentées des miniatures de membres de la famille de la duchesse et de la tante de celle-ci, qui lui offrit ce cadeau. À l’intérieur du tiroir se trouve la boîte à ouvrage. Le second plateau permet également de dévoiler un véritable petit oratoire, renfermant des compartiments en écaille où étaient placés un livre de prières et un chapelet, et de dévoiler un retable, orné de trois plaquettes d’ivoire représentant l’Annonciation, sainte Amélie et sainte Christine.
Bureau à cylindre
Jean-Michel et Guillaume Grohé
1847
Chambre du duc d’Aumale
Artiste : Jean-Michel et Guillaume Grohé
Bâti en chêne avec poirier, plaquage en bois de rose, ébène et laiton. Bronze doré.
Ce bureau à cylindre des ébénistes Jean-Michel et Guillaume Grohé, fut offert au duc d’Aumale par son père Louis-Philippe en 1847. Ce bureau est du type que l’on appelle « bureau de ministre » c’est-à-dire, ceux avec des caissons latéraux descendant jusqu’au sol. Il est à l’effigie de Louis XIV, représenté sur le petit médaillon en bronze dans la partie supérieure qui porte son nom.
Guéridon en émail cloisonné
Édouard Lièvre, Émile Reiber, Maison Christofle
1874
Grande Singerie
Artiste : Édouard Lièvre, Émile Reiber, Maison Christofle
Conçu par Édouard Lièvre et Émile Reiber, réalisé par la maison Christofle, ce modèle fond bleu à dessin d’oiseaux et de fleurs de prunier est représentatif du japonisme naissant de la fin du XIXe siècle et remet à l’honneur la technique des émaux cloisonnés. Son pied tripode est composé de tiges végétales formant un bulbe en partie supérieure sur lequel repose le plateau.