Commissariat général : Mathieu Deldicque, Conservateur en chef du patrimoine, Directeur du musée Condé
Commissariat scientifique : Axel Moulinier et Baptiste Roelly
Un parcours en cinq sections
Les collections du duc d’Aumale conservées au musée Condé, Château de Chantilly, comprennent un ensemble de dix œuvres d’Antoine Watteau (1684-1721). Mis bout à bout, ces six dessins et quatre peintures offrent un aperçu aussi complémentaire que varié des différentes facettes de l’œuvre de l’artiste. En réunissant autour de ces œuvres des prêts permettant de reconstituer la genèse de certaines peintures, de faire dialoguer différents traitements d’un même sujet par l’artiste ou de confronter les approches qu’il adopte successivement, l’exposition envisage de plonger le public dans Les mondes de Watteau au moyen d’un parcours en cinq sections.
Portraits
Watteau dessina un nombre abondant de portraits, plus ou moins pensés comme tels. Certaines petites têtes, découpées parmi de plus grandes feuilles, montrent que c’est tantôt l’instantané d’une pose qui l’a intéressé plus que les traits du modèle, tantôt la profondeur d’un regard ou l’harmonie d’un visage. La section mêle petites études de têtes dessinées et portraits peints dans des compositions galantes, résultant d’une hybridation des genres pratiquée par Watteau.
D’après les maîtres
L’enseignement des maîtres anciens tient une place cruciale dans la formation de Watteau, dont on sait qu’il travailla comme copiste sur le Pont Notre-Dame avant d’être formé par ses maîtres Claude Gillot et Claude III Audran. Auprès de ce dernier, au Palais du Luxembourg (alors Palais d’Orléans), Watteau copia Rubens, dont l’œuvre l’intéressa profondément. En parallèle et de manière complémentaire, l’école vénitienne a également retenu son attention, tant pour ses dessins de figures que pour ses compositions. Cette section présentera un équilibre entre les écoles nordiques et les écoles italiennes afin de montrer la manière dont Watteau a copié les maîtres anciens pour ensuite intégrer ces sources à ses propres compositions.
Regards sur le monde contemporain
Observateur assidu de la vie contemporaine, Watteau a réalisé des dessins plus en prise sur son époque qu’on ne le croit habituellement. Ses études de pèlerins de Saint-Jacques, de Savoyards mais aussi de Persans et de jeunes noirs incitent à considérer son rapport à l’altérité et à l’étranger. La déférence et l’aspect presque ethnographique de ces dessins gagnent un écho particulier aux premières heures des Lumières. L’image du commerce est aussi présente dans son œuvre : moins conceptuel, plus pragmatique, ce regard sur la vie mercantile tient également une place importante dans l’œuvre de Watteau, dont l’œuvre la plus célèbre, L’Enseigne de Gersaint, représente précisément une boutique d’objets d’art de luxe.
Modes et costumes de théâtre
La mode occupe une place tout aussi centrale que le marché dans l’œuvre de Watteau et n’est pas sans lieu avec son goût pour l’actualité de son époque. Dès ses premiers dessins et ses premières toiles, Watteau joue sur un étonnant mélange de vêtements contemporains, historiques et d’habits de divertissement. La diversité de ces tenues qu’il dessine constitue un riche imagier auquel il puise et qu’il réutilise pour composer ses fêtes galantes.
Les fêtes galantes
La dernière section sera consacrée à ce qu’il y a de plus emblématique de Watteau, soit sa remise au goût du jour de la fête galante. Reposant sur des sources aujourd’hui bien étudiées, ses fêtes galantes trouvent un écho particulier avec les transitions stylistiques qui s’opèrent entre la fin du règne de Louis XIV et la Régence. Cette section présentera au public des œuvres dont certaines n’ont jamais été présentées au public auparavant et enrichira ainsi notre connaissance des fêtes galantes de Watteau en diversifiant l’idée que l’on s’en fait habituellement.
Commissariat
Informations pratiques
Lieu : Cabinet d’arts graphiques du château
Tarifs
Exposition comprise dans le billet 1 Jour